Quatres heures, quatres putains d'heures que j'étais coincé ici à nettoyer le comptoir où à servir des bières à la populace. J'ai même pas pu prendre ma pause, vous imaginez vous ? Monsieur avait trouver bon de me punir de mon retard de 15 minutes.
Oh, vraiment désolée d'avoir fait cramer mon lit par inadvertance connard ! J'lui cramerais bien son bar d'ailleurs. Ou mieux encore, j'abattrais bien une tornade sur la bâtisse. Faut-il encore que j'arrive à l'arrêter et ne pas créer une catastrophe dans toute la ville. La serviette sur le bois du comptoir, je frottais les traces d'eau laissées par les verres encore humide. Je déposais chaque main contre le bar en centrant mon regard sur une trace d'eau comme si je la fusillais du regard. Victime innocente, je m'attaquais à elle sans savoir si j'allais déclencher une inondation ou même rien du tout. Le bar était vide, c'était l'occasion de m'entraîner. Mes phalanges se crispèrent doucement et je ne savais que faire pour faire bouger ses merdes.
Mais fais quelque chose putain ! J'envoyais ma main résignée dans l'eau, comme pour appuyer les gestes de ma colère et retourna vaquer à mes occupations. Ah ben, elles allaient attendre. L'eau s'éparpilla sur le comptoir jusqu'à l'inonder presque tout entier. Une léger cris de surprise s'échappa de mes lèvres dont le rictus formait une grimace déplaisante suivi d'un
« Merde ! » Lorsque l'eau commença à couler du robinet en abondance. Prise de panique je tentais tant bien que mal d'éponger l'eau avec tout ce que je trouvais, sans succès.
Ok, ok Silver. Calme toi ! Respire. Profonde inspiration. Je tendais la main gauche vers l'eau sur le bar afin qu'elle rejoigne celle du lavabo.
Doucement, voilà. L'eau cessa finalement de jaillir et s'écoula dans les conduits.
Il en a fallut de peu. Encore... J'épongeais mon front humide et tordait le bas de mon tee-shirt maintenant trempé. Génial. On dirait un clown.
La porte qui claquait me faisait sortir de ma "transe" dans un petit sursaut et je tentais un sourire accueillant. C'était une femme, première femme de la journée. La chose qui me choqua le plus ? C'était ses yeux. D'un bleu à faire fondre le métal. L'espace d'un instant, je me mis à chercher ce qu'elle pouvait bien cacher comme pouvoir. Si ça se trouve, elle n'est même pas mutante. Mais maintenant, tout de le monde se pose la question de qui est "quoi". C'est devenu... Normal.
« Bonjour. Je peux vous servir quelque chose ? » La voix presque haletante après avoir échappé de peu à l'inondation soudaine.
Emi Burton