Ciel & Charlie

Je sors difficilement de mon lit, c’est mon jour de congé et je compte bien en profiter, en commençant par faire mon sport habituel, il faut bien garder la forme pour faire ce que je fais. Après ça je profiterais de mon canapé, et de ma télé. En espérant que personne ne débarque et chasse ma tranquillité. Je ne suis pas totalement asociale, mais la solitude est parfois un bon moyen de se détendre au maximum. Chasser des criminels peut être épuisant. Je chasse gentiment mon chat qui se frotte contre mes chevilles et lui fait ça gamelle avant d’enfiler ma tenue de sport.

Parée à courir après avoir fait mes étirements, écouteurs dans les oreilles je commençais par de petites foulées. Je peux profiter du paysage, pas de criminel en fuite à poursuivre, avant de se jeter dessus pour lui passer les menottes. Au moins je n'ai pas à m'inquiéter de cela aujourd'hui. Je ne suis pas en service, je laisse ça à mes collègues. Ces derniers temps, les affaires sont de plus en plus bizarres, pas étonnant avec le sérum qui traine dans les rues.

Le temps est plutôt frais, en même temps le matin en Angleterre qui plus est, les chances qu'il fasse beau et chaud son minimes, surtout en pleins mois de novembre. Les nuages gris peuplent le ciel, mais je ne pense pas qu'il se mette à pleuvoir. Il ne fait pas humide, c'est plutôt agréable de courir d'un temps pareil, même si le soleil ne serait pas de refus. Enfin bref, ce n’est pas comme s'il était possible de changer la météo...quoique, avec le sérum on peut faire plein de chose si on survit.

Ça ne fait qu'une trentaine de minutes que je cours, mais je sens que j'ai des vertiges. Je m’arrête en pleins milieu du parc, il est quasiment vide, mais il y a quelques coureurs, et des personnes âgées qui baladent leurs petits chiens. J'essaie de passer inaperçue. Les vertiges ne viennent pas de l'effort physique. Pourquoi faut-il que cela m'arrive maintenant, j'essaie comme je peux de m'écarter du chemin. Atteindre les arbres qui entourent le parc est mon objectif premier, au moins, si je me cache, les gens ne verront pas ce qui m'arrive. Je sens déjà mes mains s'agrandir, et mes cheveux rétrécir. Au moins, j’ai la même pointure quel que soit mon état. Je me maintiens debout grâce à un arbre, je le contourne et m'assoit derrière celui-ci, loin du regard des personnes qui peuplent le parc ce matin.

Ça y'est....je suis un homme. La tenue de sport que je porte fait vraiment bizarre, le jogging pantacourt sur un mec, ça fait vraiment bizarre, pour ce qui est du haut, bleu, et surtout trop serré. Au moins, j'ai mon sweat pour cacher le haut. J’espère vraiment que personne ne m’as vu, et maintenant, il va falloir que je rentre chez moi en priant pour que je ne retransforme pas en femme sur le chemin. Il faut relativiser, ceci n’est pas arrivé en pleine intervention. J’entends des pas derrière moi, faite que quiconque est derrière l’arbre s’en aille.