Il faut comprendre que chacun de nous a des qualités et des défauts; ce sur quoi l'on focalise son attention a tendance à prendre de l'ampleur, à s'étendre. Si vous braquez les projecteurs sur les qualités d'une personne, même si elles sont infimes, elles s'accentueront, se développeront jusqu'à devenir prépondérante. D'où l'importance d'avoir dans votre entourage des gens qui croient en vous, en vos qualités et vos capacités. C'est ce que les non-mutants faisaient mais sur notre différence génétique. nous ne pouvions pas sortir sans avoir peur, sans se cacher. je rêve qu'un jour, un leader nous regroupe et que nous ayons un endroit sans humains, ou bien ceux qui n'ont rien contre nous. j'étais en voiture, mes ailes me gênaient contre le siège mais si je les dépliait, elles seraient visibles. je me rendais aux alentours de Manchester, dans le parc national. après tout, les fées étaient plus proche de la nature, je pouvais ne me sentir que bien ici. cela faisait déjà quelques semaines que je m'y rendais pour utiliser mes pouvoirs et apprendre à me connaître. Je me garais alors puis sorti en regardant autour de moi. mes ailes se déplièrent, je poussa un soupire de soulagement. elles se mirent à battre et je pus décoller du sol de quelques centimètres. j'avais retirer mes chaussures, je ne portais aucune technologie sur moi. juste une robe. c'est alors que je me mis à voler rapidement dans un coin de la forêt que j'appréciais particulièrement. une cascade était présente, le ciel était visible et l'endroit était fleuris. un cerf et une biche étaient présents. à mon arrivée ils ne bronchèrent pas. ma présence était douce, calme, sereine et surtout mystique. je m'étirais alors puis m'allongea de tout mon long sur l'herbe moelleuse. un sourire aux lèvres. cet endroit était si confortable... le son de l'eau frappant les rochers, la brise chaude bougeant le feuillage, j'arrivais même à entendre le tintement de certaines fleurs. je poussais un long soupire, une nouvelle fois. c'est alors que des fleurs plus colorées apparurent autour de mon corps.

- loin des hommes... loin de la destruction... je pourrais vivre ici...

murmurais je.

la vie pouvait être si calme quand je me trouvais ici. j'oubliais tout. mes doutes sur la bonne nature des êtres humains, le couvre feu pour les mutants. oui, ici j'étais bien, et je sentais des pouvoirs que je ne soupçonnais pas du tout. je me redressais puis m'amusais à attraper les gouttes d'eau de la cascade sans qu'elle touche mes mains. la goutte tournoyait sur elle même à quelques centimètres de mes doigts. je la faisait longer la paume de ma main puis mon poignet avant de la laisser couler dans le petit ruisseau. je regardais mon reflet dans l'eau. mes ailes n'avaient jamais étés aussi belles, et mon corps émanait une aura blanche. il nous fallait un leader... il nous fallait quelqu'un qui soit assez charismatique et assez intelligent pour que l'on puisse prendre le contrôle d'une zone. je ne voulais plus me cacher, j'en avais marre... cela me fatiguait énormément. se cacher, toujours... nous devions faire quelque chose. pourquoi on se laissaient marcher ainsi sur les pieds ? un quart de la population étaient des mutants, et cela valait bien la moitié. je commençais à admettre cette idée de supériorité génétique. je sentais une présence, en me tournant, j'aperçu une magnifique chien husky. j'esquissais un doux sourire.

- bonjour toi... qu'est ce que tu fais en pleine forêt ? tu as été abandonné ?

disais-je d'une voix douce. je me redressais puis me mis à marcher, sous mes pas, de petites fleurs grandissaient. je fis quelques pas dans sa direction. je savais que le chien n'allait pas me répondre, mais je discutais souvent avec mes propres animaux. j'étais persuadée qu'ils nous comprenaient. je fini par m'asseoir à un pas de lui, puis tendis la main vers lui en esquissant un sourire.

- n'ai pas peur, tu n'as rien à craindre ici... c'est des Hommes qu'il faut se méfier...

je rêve de grands espaces. je rêve d'un champs, d'un lac isolé, d'une photo avec un animal. je veux, j'ai besoin de me retrouver en face en face avec la nature. de me prendre une claque pour me remettre les idées en place. je veux apercevoir l'infiniment grand et être l'infiniment petit. je veux être en bas d'une montagne et avoir le courage de l'escalader. je veux être émerveillée devant un paysage, stoppée par un coucher de soleil. je veux retrouver les vraies bonnes choses de la vie. le vrai bonheur simple. les vraies valeurs. je veux me retrouver moi-même. on a tout besoin de se ressourcer. j'ai beau vouloir tout cela, tant que personne n'agira, on continuera de se cacher.

j'eus un énorme sursaut en voyant l'animal prendre forme humaine, si bien que je m'envola soudainement en arrière sur un rocher. je fronçais les sourcils d'inquiétude. un mutant ? était-ce quelqu'un de mauvais ? c'était une jeune femme au beaux yeux et aux cheveux longs et blonds. de la douceur émanait d'elle, je pouvais le sentir. je fini par esquisser un petit rire.

- j'ai faillie faire une crise cardiaque.

j'avais surtout l'air d'une conne. elle savait que je parlais aux animaux comme aux humains. je me sentais bête.

je redescendis de mon rocher puis m'assieds sur le sol, je n'avais pas peur, du moins plus. après tout, si elle avait voulue me croquer, elle l'aurait fait sous sa forme de chien. ma gorge aurait été déchiquetée si elle l'avait voulue. "Je ne voulais pas t'effrayer mais... je savais pas comment m'y prendre." rassurée, je pu me rasseoir en tailleurs dans l'herbe. des fleurs naissant là ou je me posais. j'admirais son pouvoir de métamorphose, elle pouvait se balader en ville.

- tu es pardonnée, je m'appelle Heaven.

dis je d'une voix douce et amicale. la jeune femme semblait méfiante, ce que je comprenais largement. je passais ma main dans mes cheveux, non contrariée d'avoir de la visite, au contraire. pour une fois que je pouvais être tranquille avec une autre personne génétiquement modifiée, je n'allais pas m'en privée. "C'est la première fois que je rencontre une autre personne avec un... don. J'avais peur de ta réaction et je suis incapable de communiquer avec les humais quand je suis transformée..." je lui fis signe que je comprenais. je souris :

- il y en a beaucoup des gens comme nous, tu sais. mais ils sont obligés de se cacher...

mes ailes se mirent à battre, dégageant un doux parfum. à plusieurs centimètres du sol, je m'étais approchée d'elle par curiosité. je saisie sa main pour la regarder, voletant autour d'elle comme si je l'inspectais. j'eus un doux rire.

- tu n'as aucun signe physique ! tu dois passer partout ? enfin, je veux dire... les humains ne peuvent pas savoir que tu es différente. tu as tant de chance !

je cessa de lui tourner autour puis me rassied.

- pardonnes-moi, je suis un peu curieuse et bavarde. cela fait si longtemps que je cherche un autre mutant...

Ce n'est pas faux de dire que le temps guérit toutes les blessures, au niveau physique la guérison commence instantanément et c'est notre corps qui fait le travail. mais lorsqu'il s'agit des relations humaines certaines blessures se cicatrisent en une journée d'autres restent vives pendant toute notre vie. parfois nous devons nous guérir nous même et parfois notre vraie tâche c'est de guérir les autres. je faisais partie de ces personnes qui avait comme "but" de faire sourire les gens. mais quand nous étions dans un lieu où tout les humains nous pourchassent pour ce que nous sommes, alors cela devient bien plus complexe. on ne peut plus s'occuper des autres mais que de soi. et là ça devient autre chose. "Nous ne devrions pas avoir à nous cacher..." Si elle savait à quel point j'approuvais. c'était horrible de devoir se cacher, cacher notre vraie nature, notre vraie visage... "Par contre, toi, tu dois être sacrément gênée..."

- si tu savais à quel point... je suis obligée de les plier en quatre sous un manteau. et encore, cela ne suffit pas...

soupirais-je. "Pas la peine de me demander pardon, je t'ai dérangée dans ton petit havre de paix. Ton don est fascinant..." un grand sourire s'élargit et illuminait mon visage.

- tu ne me dérange absolument pas. et merci, c'est gentil. Comment tu t'appelle ?

Parce que parfois, on se voit -on se voit tel qu'on pourrait être- tel qu'on pourrait être éventuellement si les choses étaient différentes. Et si on regarde de trop près, ce qu'on voit va nous effrayer, ça va nous obliger à nous demander ce qu'on ferait si on en avait la possibilité. On sait qu'il existe un autre aspect de nous - même qu'on n'a pas envie de voir en plein jour. On passe sa vie à tout faire pour l'écarter, le repousser, loin des yeux, loin du coeur. On fait comme si une partie de nous - même n'existait pas. On vit comme ça pendant longtemps, on est à l'abri. Et puis on ne l'est plus. Est ce qu'un jour le masque de l'innocence tombera de mon visage pour se transformer en véritable monstre ? Fuir les Hommes était peut-être le début de tout... La douce voix de Lanalia m'éveilla de mes pensées. " Lanalia. Mais Lana suffira... Et tu es ? " J'esquissais un sourire :

- Heaven, mais appelle moi Heavy.

L'aura de la mutante qui lui faisait face donnait l'impression qu'elle se détendait. cela me fit plaisir. au moins je n'étais pas une source de peur. "Tu connais d'autres mutants ? Je pense que nous devrions essayer de nous réunir au moins une fois..."

- J'ai quelques noms. Je suis de ton avis... Personnellement, je pense que l'on devrait avoir autant de libertés que les humains.

" Enchantée Heavy... Le problème, c'est qu'il restera toujours quelqu'un pour vouloir notre peau... Aujourd'hui ce sont de simples citoyens et demain? La police ? L'armée? Ils savent que nous sommes une menace possible... " la femme louve semblait vraiment méfiante, mais surtout je pouvais ressentir la peur dans son aura. peur d'être seule peut-être ? mais c'est bon la peur, au moins cela prouve qu'on à encore quelque chose à perdre. je la regardais tout en m'allongeant dans l'herbe fleurie pour inspecter le ciel. j'esquissais un sourire.

- Tu ne dois pas t'en faire, Lanalia... Quelqu'un prendra, un jour, la place de dirigeant pour nous. Chaque peuple est dirigé par un leader, même les animaux qui vivent en troupeau ont un leader. On aura le nôtre, il faut être patients...

tout en regardant les nuages, j'essayais de me détendre. " Excuse-moi, mais le contexte me rend un peu... tendue. Il faut qu'on ai un minimum d'organisation, au cas où... " je pris une grande inspiration sereine, je n'avais pas peur pour l'avenir, il viendrait bien plus vite que nous le pensions.

- Personne ne peut rien contre nous. Nous sommes bien trop nombreux, et si un jour, notre race serait attaquée, alors instinctivement, nous nous rassemblerons. Que veux-tu faire en attendant ? Qu'on se proclame leader ? Une femme louve et une fée ? On ne serais jamais prises au sérieux... Il faut y aller petit à petit. Le Café Lowry au centre ville m'appartiendra bientôt... et il sera de notoriété publique que les mutants y seront les bienvenue comme les hommes sans préjugés sur nous...

nous devions petit à petit prendre possession des lieux les plus connus pour être pris au sérieux.