Bear, and forbear.

Maël & Silver

Ca fait des jours, des jours et des jours que je me tue pour faire fonctionner mes capacités correctement. Autant dire que l'idée ne me serais jamais venue à l'esprit si j'avais été seule, mais là je suis aidée. Aidée par un type pareil que moi. Qui l'aurait cru ? Qui aurait cru que quelqu'un me serait venu en aide alors que je suis une bombe à retardement ? J'aurais pu le blesser... Et lui n'a pas lâché l'affaire, plus tenace que moi c'est clair. Et aujourd'hui, je devais encore aller m'entraîner dans les bâtiments désaffectés en périphérie de la ville. Toujours le même endroit, endroit qui me plaît bien finalement. C'est là que je me dirigeais, au bord de mon pick-up officiellement attitré du véhicule le plus moche qu'il puisse exister sur cette terre. Et si ce n'est pas le cas, c'est pas loin. Je me garais plus loin, comme à mon habitude et marchais jusqu'à arriver à l'endroit de mes désirs. Personne. Bizarre, je pensais que Maël serait déjà sur place. Je déposai mon sac contre le mur extérieur de l'immeuble, enfin le jetai plutôt et tira doucement ma capuche de ma tête. Je la remis très vite en voyant la pluie se déferler sur moi. Soudain, mes yeux glissèrent vers l'intérieur du bâtiment. Une silhouette s'approchait dangereusement de moi. Maël. Il m'a fait peur bordel, et ça se voyait sur le rictus surpris de mon visage. « Moi qui pensais que t'avais abandonné en voyant mes résultats... Médiocres. » Je lâchais un demi-sourire, un peu désolé sur les bords. Faut dire que je dois pas être une élève facile. Je relevai doucement la tête vers lui avant d'abattre mes mains sur chaque côtés de mon corps maintenant trempé par la pluie. « Oh ! Il faut que je te montre un truc ! » Je levais l'index vers le ciel, lui faisant entendre qu'il devait rester là et me regarder. Levant ensuite le majeur, collé à mon doigt je les laissais en suspends en les fixant intensément. Une minute... Trois minutes. Je lui répétais que ça allait venir, qu'il fallait du temps pour que je mes doigts commencent à prendre feu. Au bout de cinq minutes d'attente, je relâchais la pression en braillant comme une gamine. « Bordel j'y arriverai jamais ! Laisse tomber. » En voyant le regard de Maël rivé vers mon bras, je me doutais que quelque chose n'allait pas. Ma main prenait entièrement feu ! Merde ! Je secouai vivement mon bras avant de porter ma paume vers le ciel, envoyant l'eau de la pluie sur les flammes. Ok. Ca, c'est fait. Sourire bête sur le visage, j'attendais une seule réaction de sa part.  

Bear, and forbear.

Maël & Silver

Le temps s'écoule sans que rien ne puisse le modifier, des désastres, des guerres, des morts par milliers chaque jour. Après ils disent que le monde est en paix, il pouvait bien se demander s'ils vivaient dans le même monde qu'eux. Lui, jusqu'alors n'avait que les plaies d'un monde bien imparfait, il était l'une de ces imperfections, il l'avait toujours su, depuis sa naissance, il était voué aux échecs que ce soit social ou professionnel, c'était clair dans son esprit, l'épisode Amsterdam de sa misérable vie lui rappeler sans cesse. Mais maintenant, tout avait changé, depuis quelques mois maintenant, il était quelqu'un de nouveaux, de neufs, avec ses imperfections certes, mais une amélioration bien net pouvait être observé, sourire, plaisir de vivre et pouvoir et s'amuser sans voir le mal partout, sans ses idées sombres. Il se sentait renaître. Profitant de toutes les joies de ce monde jusqu'à la prochaine catastrophe, car il le savait, rien n'est éternel.

Les yeux rivaient sur la cafetière observant le liquide noir couler dans une petite tasse blanche, un symbole en forme de feuille de chênes sur cette dernière. Des voix tout autour, il était aux alentours de quatorze, plus ou moins. Il ne prenait pas vraiment le temps de regarder sa montre ou l'horloge en au-dessus de sa tête. Ne comptant même plus ses heures à bosser, il aimait faire son boulot, il avait ce contact social avec les gens et la simplicité de devoir faire ce qu'il a toujours fait, servir les autres. La pluie tambourinant contre la porte et les fenêtres, elle le sortit de ses sombres pensées, il pleuvait des cordes dehors, observant par moment la baie vitrée donnant sur une grande rue commerçante, des trombes d'eaux, comme un rideau empêchant de voir à plusieurs mètres. Il se doutait que rejoindre le hangar allait être difficile aujourd'hui. Il n'a jamais eu son permis de conduire, il n'a pas de carte de bus, du moins pas encore et les taxis sont incroyablement chers, la marche était donc sa seule option. Espérant que cela s'arrête après son service, il continua donc les allez-retour aux différentes tables du petit café. Prenant toujours le temps de jeter un œil à la clientèle. Il était attentionné envers les clients, après tout il voyait en eux son salaire mensuel, une mauvaise critique pourrait lui coûter tellement gros. Il ne pouvait pas se permettre de perdre son job, ça lui payait ses études, son loyer et ce qui les entoure. Reprenant ses tâches quotidiennes avant la fermeture, le ciel était un peu plus dégagé, laissant apparaître un ciel légèrement bleuté. Il n'allait peut-être pas subir les caprices de mère nature après tout.

Se dépêchant pour retrouver Silver, une mutante, une de ses congénères qui avait du mal à se contrôler, il était en quelque sorte son mentor. Lui ayant appris rapidement à maîtriser son pouvoir, il essayait de l'aider du mieux qu'il pouvait à faire de même. Mais sa puissance à elle est bien plus importante que la sienne, expliquant les difficultés qu'ils rencontraient assez souvent. Mais il n'abandonnait pas, il n'avait pas le droit, du moins de ce qu'il se disait. Il savait ce que c'était d'être seul, la laisser dans l'impasse serait vraiment hypocrite de sa part. Arrivant assez rapidement, la pluie recommença à tomber, juste le temps de rentrer dans le bâtiment désaffecté. Personne, avait-elle abandonné les leçons ? C'est ce qu'il pensait au départ, cherchant un peu partout, mais une silhouette à l'extérieur lui fit comprendre qu'il n'en était rien. Commençant par se dénigrer, elle avait tort, elle n'était pas médiocre, il était juste difficile de contrôler une telle puissance. ''Je n'abandonne que rarement et puis je trouve que tes résultats sont bien meilleurs que la première fois que nous nous sommes rencontrés. '' essayant d'afficher un sourire rassurant, il ne fallait pas qu'elle perde espoir, c'était pas vraiment le moment pour cela. Elle essaya de faire quelque chose avec ses mains, Maël la regardait assez étrangement, se demandant ce qu'elle faisait, quand son bras commença à prendre feu, c'était en soi drôle, épique même. Au moins elle avait réussi à faire du feu.

''T'as réussi à t'enflammer, littéralement, t'es en progrès, va falloir maintenant que t'essaye de canaliser tout ça pour éviter de te faire flamber ou pire de foutre le feu à quelqu'un'' essayant un peu de plaisanter pour détendre l'atmosphère. ''Viens on se met à l'intérieur, j'ai beau aimé la pluie, j'ai pas envie d'être trempé comme toi. ''. L'intérieur était assez sombre, il ne proposa pas à Silver d'allumer un feu, faut dire que périr dans les flammes n'était pas son but. Il avait beau avoir quelque peu confiance en elle, il n'était pas rassuré à cent pour cent. Se tournant vers elle ''Tu as appris d'autres choses sur toi ? Ou c'est tout ? ''

Bear, and forbear.

Maël & Silver

Ben oui, évidement. Evidement qu'il faut que je me plante en beauté une fois devant Maël. Fallait bien que ça tombe sur moi à un moment ou un autre. Puis je commence à avoir l'habitude des coups fourbes de mes pouvoirs. Ils doivent bien se foutre de moi ces salauds. Une main glisse dans mes cheveux, heureusement que c'est pas celle qui est en train de cramer. Je le remarque assez rapidement, tentant d'attirer l'eau de la pluie sur mon membre en feu. Aucun tissu de peau abimé, c'est tellement étrange. J'ai horreur de ça. De nouveau énervée par mes capacité déconnantes, je glisse une main dans mes cheveux avant de porter mes mains dans les poches de mon sweat. Ma position est inconfortable, je sais très bien que je passe pour une conne et ça me met mal-à-l'aise. « T'as réussi à t'enflammer, littéralement, t'es en progrès, va falloir maintenant que t'essaye de canaliser tout ça pour éviter de te faire flamber ou pire de foutre le feu à quelqu'un » Je souris doucement, résignée. Il a raison, c'est un progrès. Mais je dois faire attention à ne pas faire de blesser, comme d'habitude. Les serments, je m'en fait tout les jours. C'est dire que je me déteste moi même. Finalement j'ouvre la bouche pour protester. « Des fois ça aide de flamber quelqu'un. » Comme mon boss par exemple. Je pourrais crier à l'accident et faire ma tête de chien battu. Je ris doucement à ma blague avant de hocher la tête à sa proposition de rentrer dans le bâtiment. J'ai pas envie d'être malade. Je prends en compte sa réflexion suivi de l'autre lorsqu'il me demande ce que je sais encore faire et claqua mes mains sur mes hanches en faisant une tête de super-héros. Non je prends pas la pause. A mon toucher, une bourrasque de vent fait voler mes cheveux et le pendant de mes vêtements. En un clin d'œil, je suis entièrement sèche et peut-être un peu dépareillée. Mon gilet tombant de mes épaules par exemple.

Je relève ce dernier avant de faire face à mon mentor. C'est comme ça que je prends un peu Maël. Il a beau être plus jeune que moi, il est plus expérimenté niveau maîtrise des capacités surhumaines. Je suis contente de le connaître, même si je sais que c'est en partie grâce à mes pouvoirs - que je déteste posséder soit-dit en passant - mais c'est vraiment un gars bien. Je le sens, même si ça ne fait pas vingt ans qu'on se connaît. Soit. Je parcours la salle du regard, il fait sombre et j'ai bien peur de ne pouvoir rien faire. Ce serait trop dangereux d'utiliser mes pouvoirs alors que je sais pas m'en servir. Heureusement pour nous, j'ai tout ce qui nous faut. Je rabats mon sac sur le sol avant de prendre la lampe torche électrique. Sourire en coin vers Maël, je ne peux omettre de faire une réflexion. « Moi j'ai tout préparer. Je suis une sauveuse en fait. » La blague. Je remets mon sac sur mon dos avant d'allumer la lampe pour marcher un peu dans le bâtiment aux côtés de Maël. « Regarde moi ça, c'est répugnant. » J'illumine un rat mort dans le fond de la pièce avec dégout. Je me demande bien ce qu'il a pu lui... IL BOUGE. IL EST VIVANT. Je recule instinctivement en lâchant un cris légèrement strident. J'ai horreur de ces bêtes, j'aurais préféré qu'il soit mort. Ma main presse le poignet de mon compagnon comme si ma vie en dépendait. Il doit probablement me prendre pour une folle dingue. Je n'ose même pas le regarder et l'attire rapidement dans une autre pièce. Une grande pièce, la salle centrale probablement. Un tas d'objets incongrus jonchent le sol. Il y a même une grande bibliothèque remplie de livre crasseux et aussi vieux que le monde. J'adore cette expression. « Ah oui, je sais faire ça aussi. » J'envoie ma paume droite brièvement face à moi avant de la bouger horizontalement. La poussière vole en éclat et plonge la pièce dans un véritable nuage de saleté. Merde. Je ris et tousse en même temps, me protégeant la bouche de la crasse. Ah oui, je ne vous avais pas dit ? Je réfléchis toujours avant d'agir. La blague.

Bear, and forbear.

Maël & Silver

La jeune femme le fit sourire avec une réflexion qui dans un autre contexte aurait pu être assez mal prise, faire flamber les gens, on va dire qu'ils n'avaient pas vraiment besoin de ça, déjà que leur nature n'était pas vraiment appréciée, s'ils commençaient à se rebeller contre les humains, ils pouvaient s'attendre à un génocide de masses. Mais il afficha un simple sourire, lâchant par la même occasion un rire bien caché. Faut dire qu'il savait qu'elle ne le ferait pas, elle est pas assez bête pour cela, mais après il ne la connaissait pas énormément, ils avaient pu parler de pas mal de choses, mais si elle était aussi impulsive que lui, ça pourrait faire des dégâts si un jour quelqu'un venait lui chercher des poux. Lui il savait déjà qu'il serait prêt à faire cette connerie si on venait le titiller un peu trop. Il assumait totalement sa connerie et son impulsivité après tout, puis tant pis s'il va en taule, c'est la vie. Ignorant ses pensées assez connes qui s'étaient incrustées sans prévenir, ils rentrèrent, un peu humidifié par la pluie tombante, la jeune femme commença à prendre la pose, se demandant d'abord ce qu'elle faisait, il allait même lui demander si elle allait bien, quand une légère bourrasque de vent vint sécher Silver en un clin d'œil, offrant par la même occasion à la demoiselle une tignasse sauvage. ''Pratique'' avait-il répondu à son geste, faut dire que c'était bien utile dans ses moments là d'avoir des pouvoirs. Ça change des vies. Il s'engouffra avec la jeune femme dans ce qui semblait être un entrepôt.

Une douce brise vint effleurer son visage, cet endroit était angoissant, flippant, dans un film d'horreur les choses comme ça finisse toujours mal, attendant l'homme masqué armé d'une hache sortir d'un recoin sombre du bâtiment et hurlant à mort en les pourchassant, oui il regardait peut-être un peu trop la télévision, ils n'étaient pas dans un film d'épouvante, quoique parfois il se le demandait au vu de tous les événements successifs s'étant produit dans sa vie, on pourrait bien facilement croire à une de ses fictions créaient pour satisfaire les besoins d'adolescents ou de midinettes devant la télévision. Pourtant, c'était bien réel, il était un mutant, il avait un pouvoir plus ou moins puissant, il était en danger constamment si on prend en compte le fait qu'ils ne sont pas très appréciés des autorités et du gouvernement, c'était même risqué de se dévoiler.

Il marchait sans y voir grand-chose, il pouvait entendre ses pas et ceux de Silver, c'était tellement silencieux, pas une mouche ne volait dans les parages. « Moi j'ai tout préparé. Je suis une sauveuse en fait. », c'est vrai qu'elle avait pensé à tout, après il ne pensait pas se retrouver dans un endroit si sombre, quoiqu'ils y étaient déjà venus, il aurait dû sans douter enfaîte. Mais l'admettre était quelque peu difficile. ''C'est ça tu nous sauves de l'obscurité sympathique. '' plaisanta-t-il avant qu'elle n'éclaire un gros rat, elle le pensait mort, mais il n'en était rien, il bougea et le moment qui suivi était particulièrement marrant, dans le sens que comme bonne demoiselle qui se respecte elle poussa un cris assez strident s'accrochant par la même occasion, Maël n'a pu s'empêcher de s'esclaffer, '' C'est pas la petite qui va manger la grande tu sais ? '' elle le tira par la suite vers une autre pièce, beaucoup plus grande que la précédente, un peu mieux éclairé par les trous dans le plafond laissant alors apparaître pas mal de saletés, c'était répugnant, mais après tout, ils étaient pas là pour la déco, sinon le musée aurait très bien fait l'affaire.

« Ah oui, je sais faire ça aussi. », il s'éloigna un tout petit peu d'elle, il tenait à sa vie, aussi misérable qu'elle soit ''C'est bon tu peux y aller''. Elle joua avec ses mains, faisant des gestes, les plongeant par la suite dans ce qui semblait être un nuage de poussière, il toussa et l'entendit rire, ''Intéressant'' la main devant la bouche, toussant assez fortement, faut dire que la poussière et lui c'était une grande histoire d'amour. Ironie. ''Le but était-il d'aveugler et faire tousser ? '' plaisanta-t-il. Une fois la poussière retombait il regarda un peu tout autour de lui. Il tapa de son pied ce qu'il pensait être un carton, le choc fut assez violent, pas un cris, mais il se mordit la lèvre assez violemment, pouvant aller même jusqu'au sang. Qu'est-qu'un putain de parpaing faisait dans un carton bordel. Elle a pas vue, elle a pas vue se rassura-t-il, du moins il l'espérait. Il enchaîna donc, ''Je pense qu'ici est un bon endroit pour voir ce que tu sais faire non ? Bon certes c'est assez dégueulasse, mais on peut voir pour passer un coup de ballais ? '' non mais aucune réflexion de sa part, il faudrait bien trois jours pour déblayer cette pièce et la restaurer pour un minimum de bien être pour s'entraîner, stupide idée, puis ils n'avaient pas que ça à faire tous les deux. Quoique l'idée intéressante pour lui qui pourrait venir perfectionner son don, il ne savait pas vraiment si créer une pseudo base d'entraînement pour deux était judicieux.