› Serum B6H128

‹ SÉRUM B6H128

Il y a huit mois encore, nul n’avait jamais entendu parler de ce sérum. Puis, il se rependit dans les rues comme une trainée de poudre. Vendu d’abord aux camés et aux personnes en mal d’expériences nouvelles, on réalisa bien vite qu’il s’agissait de bien plus que cela. Une seule injection, et l’on se retrouvait doté de dons hors du commun. Une seule injection, et l’on devenait un dieu parmi les hommes.

Pour une raison inconnue, Dunbrill, ville sans intérêt de la banlieue de Manchester, fut choisie comme ville test. C’est là que les premières doses de sérum furent distribuées. Les mutants originels, ce sont eux. Rats de laboratoire, sujets d’une expérience dont personne ne semble connaitre les commanditaires.

» Se procurer le sérum

En bas de son immeuble, dans la cour de son lycée, par l’intermédiaire d’un collègue de bureau… Le sérum se trouve facilement, pour celui qui sait où chercher. Le gouvernement s'y est pris trop tard pour tenter de réguler ce trafic. Désormais, il suffit de fouiner un peu pour trouver un vendeur... Attention, toutefois. Certains petits malins en profitent pour vendre des fioles au contenu plus ou moins nocif qu'ils font passer pour le fameux sérum... Le sérum B6H128, lui, a vu ses prix grimper en flèche chez certains revendeurs bien décidés à se faire de l'argent.

» TAUX DE MORTALITÉ

Prendre le sérum n'est pas un geste anodin. Il exige un certain courage - une dose de folie, diront certains. Ceux qui survivent ne sont en effet pas majoritaire. Le deal est donc le suivant: la mutation ou la mort. Il n'y a pas de troisième option. On estime à 40% les chances de survie, soit moins d'une personne sur deux. Les 60% restant meurent dans les heures suivant la prise du sérum. C'est simple, rapide. Et extrêmement douloureux, pour ceux qui meurent comme pour ceux qui survivent. A l'heure actuelle, on ne sait pas expliquer pourquoi certains parviennent à survivre à l'injection. La mort semble frapper au hasard.

» LE SÉRUM ET LE GOUVERNEMENT

Pris de court, le gouvernement a tardé à agir, et ne peut que s'en mordre les doigts. Hostile à ce sérum - qu'il fut d'ailleurs le premier à qualifier de drogue néfaste - il tente de faire la chasse aux revendeurs, et de comprendre d'où peut bien sortir un tel sérum. S'il est impossible de condamner ceux qui mettent leur propre existence en danger en s'injectant le sérum, les tribunaux n'hésitent toutefois pas à accuser de meurtres les trafiquants pris sur le fait.

» A l'échelon mondial

En quelques semaines, le sérum s'est propagé aux quatre coins du globe. Tous les gouvernements qui ont tenté d’éradiquer ce phénomène ont essuyé un échec cuisant. Tous ne peuvent désormais que compter leurs morts et garder un œil sur ces mutants qui pullulent. Si le Royaume Uni n'ose pas prendre des mesures directes contre les mutants, ces derniers sont traqués dans quelques pays plus réactionnaires, chassés comme des bêtes sauvages.

» LES INJECTIONS MULTIPLES

Des petits malins, non content d'être déjà mutants, ont voulu tenter une seconde injection. Espérant gagner un don plus puissant, un second pouvoir, peut être. Mais le résultat ne fut pas celui qu'ils escomptaient. Ceux qui se risquent à ces injections multiples voient leur don leur échapper, devenir incontrôlables. Cet effet dure parfois plusieurs jours, jusqu'à l'absorption complète du sérum par l'organisme. Il s'accompagne de violents maux de tête, vertiges et vomissements, qui font passer l'envie de retenter l'expérience.