Je n’en pouvais plus, depuis près de onze ans ma vie n’avait plus aucun sens. J’étais un mort vivant en pleine ville. J’agissais en pure automatisme. Impossible d’avoir un sourire au boulot, ou peu importe l’endroit où j’allais. Ma vie n’avait plus un sens, je n’existais plus. J’étais un corps vide sans âme. Je l’avais mis en cage pour qu’elle cesse de me faire souffrir. Même chose pour ma conscience. Je n’en pouvais plus de vivre ainsi. Plus les jours avançais, moins la vie était belle, moins elle me parlait, donc plus je voyais ma fin approcher. Avant même qu’elle ne soit là, je l’acceptais et l’attendais les bras ouvert. J’attendais l’opportunité, l’aide que j’avais besoin. Les jours n’étaient, ni long, no cours. Ils existaient c’est tout et je les comptais comme l’on compte les feuilles d’un arbre tomber à l’automne.

Un jour un miracle vit le jour. D’une oreille à un autre, l’aide dont j’avais besoin arriva sur le marché. Pendant quelques jours je n’avais que ce mot en tête. Serum. C’était le nom qui lui avait été donné. Je ne pensais qu’à ça, même sur la scène au club, j’étais plus absent qu’à l’habitude. Ma raison avait quitté elle aussi le plan principal de mon esprit. Le choix était prit, j’allais mettre fin à ce cauchemar. – du moins c’était le plan de base. – Des dire, par ici et par là, disait qu’il y avait des morts causés par le sérum. Je savais que je n’avais pas la force pour y survivre et c’était ce que je voulais. J’en avais assez de vivre cette vie que j’avais fait pourrir de l’intérieur. Je n’avais plus rien à quoi me rattacher. Je n'avais personne à qui me rattaché. Je ne voyais personne pour m'aider. C'était la seule solution à prendre, la seule opportunité que je pouvais avoir. Donc je me le suis procuré. Je l'ai fais. À la sortie du boulot, en pleine nuit, il devait être dans les trois heures le matin. Ce ne fut pas compliqué, mais ce ne fut pas simple non plus. Ce fut par ce dealer habituel que j'avais à l'époque.

J'avais tout fait en pure discrétion, mais sûrement louche aussi. J'avais ma veste à capuche et la capuche sur la tête. Je marchais tête basse dans les rues. Je n'avais plus d'énergie pour continué la nuit, je savais que je n'arriverais pas à dormir, c'était ma dernière journée dans ce monde. Je regarde autour de moi lorsque j'arrive à la hauteur d'une ruelle. Personne autour de moi. Je m'y enfonce en silence. Je me rend jusqu'au fond, ce n'était pas très loin de la rue principale, mais c'était assez sombre pour me cacher des curieux. Je m'adosse à un mur, face à un autre. Je me laisse tomber au sol et extirpe de ma poche ce sérum qui m'arrachera la vie. Le temps de réflexion fut moindre et le sérum était ingéré. Je ferme les yeux et m'allonge sur le sol, me laissant aller, mais tout ce passa autrement. J'étais tellement faible que je le sentais circulé dans mes veines, j'avais l'impression de bouillir de l'intérieur. Je retenais des cris, cette souffrance était insoutenable.

J'ai dut passer trois heures, au minimum à trembler dans cette ruelle sombre. J'ai vu le soleil se lever et j'ai sentis autre chose se redresser en moi. Ouvrant les yeux, mes mains ne tremblait plus, je me tenais bien droite assise, mais cette douleur, vive et agressante, était toujours présente en moi. J'étais toujours vivante et je n'y croyais pas. Je tentai de me lever, mais cette fois, c'était mes jambes qui me lâchaient. Je retombai au sol et je me sentis bouillir à nouveau et cette fois je ne su retenir les cri. Je retirai ma veste, j'avais trop chaud, cette chaleur venait de l'intérieur. Je tirai sur mes vêtements sentant les larmes me bruler les joues. Je tirai sur mes vêtements, mais rien à faire. Une voix retentit au loin. « Nova! » Le fait que ce fut mon nom que j'avais entendu, j'étais perturbé. Des pas dans ma direction? Cet homme me connaissait, je ne comprenais pas. Tournant le regard je le vis se pencher vers moi. D'un réflexe je levai ma main vers lui et un aura rouge s'en échappa et un éclat se rendit jusqu'à son torse et le frappa de plein fouet. Je n'ai aucune idée, mais j'ai fais en sorte qu'il recule jusqu'au mur opposé à moi. Ma main se mit à trembler et un mal de crâne me prit. Je me mit à saigner du nez.

J’avais tellement mal. J’avais les larmes aux yeux. J’avais ce filet de sang qui coulait de mon nez. J’avais ce regard embrouillé m’empêchant distingué le jeune homme face à moi. Mes mains se mire à trembler et cet éclat rouge entre nous c’est éteint. Je baissai les yeux vers mes mains, elle tremblait, elles étaient rouge, du moins comme si un aura étrange les entouraient. J’étais effrayé. Je ne savais pas quoi faire. Je sentais mon corps s’agiter dans tous les sens, mais je ne bougeais pas vraiment. Puis cette fois me revins aux oreilles. Je lève les yeux. Je le regarde. Je cligne des yeux deux à trois fois. Ma vision s’ajuste. Je distingue son visage. Ses cheveux. Son regard. C’est. Mais comment. Ma gorge se noue. Avec toutes ces larmes et tous ces sanglots, je n’arrivais plus à articuler. Je n’avais toujours pas réalisé qu’il exerçait une pression sur mes épaules. Je semblais trop perturbée par les événements pour réaliser mon état physique réel. Je ne peux retenir un second cri. Je me perds à nouveau dans une vision sombre ni voyant pas plus loin que mon nez. Une voix traversa mes tympans en assourdissement. Je l’entendais à peine, mais cette voix me tenait jusqu’à l’estomac. Il ne m’avait jamais abandonné depuis notre première rencontre et maintenant il était là au moment où j’avais dérapé. Tremblant entre ses mains, un lien se créa entre la benne à ma droite et elle secoua émettant un semblant de grognement. Elle se glissa contre le sol se rapprochant petit à petit de nous et puis d’un coup, dans un grincement, elle se jeta sur lui. Par chance ce n’était qu’une petite benne à ordure, rien pour le mettre K.O. le lien s’efface à nouveau et je me sens brûler de l’intérieur. Mes larmes se glissent dans mon cou, je ne contrôle plus rien. Je ferme les yeux. Je prends une grande respiration et rouvre à nouveau les yeux. Pour la première fois, je le vois. « Llyw… » J’étais paniqué, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Pour la première fois depuis des années, mon regard criait à l’aide. Faut dire que Llyw était la meilleure personne à qui je pouvais demander de l’aide, mais c’était impossible de dire quoi que ce soit en allant dans ce sens. J’étais assise au sol. Je n’arrivais plus à bouger. Je n’arrivais plus à me lever. J’essayais de comprendre ce qui arrivait. Pourquoi est-ce que je dégageais cet aura rouge, c’est filet rouge… je ne comprenais absolument rien. Mon cœur allait à vive allure, j’espérais qu’il sache ce qui m’arrivait. Mains tremblante je les tends vers lui. Elles s’animent à nouveau. Je les ramène rapidement vers moi me recroquevillant sur moi-même, je n’avais pas envie de lui faire mal, pas encore. Ma tête ramené entre mes jambes, mais dissimulé autour de mon tronc. Ma voix était tremblante. « mais qu’est-ce qui m’arrive. » Les douleurs ne s’avaient s’éteindre ou s’atténué. Dire que je m’attendais à mourir ce soir-là. Je me retrouvai vivante prise de douleur et atteinte de quelque chose que je n’arrivais à nommer.

Je sentais bien que cette nuit s'annonçait plus tumultueuse que prévue. Je m'attendais à mourir et pourtant je suis bel et bien vivante et Llyw' se trouve là devant moi à vivre la même chose que moi. Je le fixe, tremblante. Je savais bien que seul lui pourrait trouver un moyen de m'aider sans même comprendre l'impossibilité de mon état. Je savais bien qu'il se demanderait le pourquoi du comment. Peut-être connaissait-il ce que j'avais dans les veines, mais là ne resterait pas la question. Mon attention se porte sur ses lèvres. J'assimile ses mots autant visuellement que sonar. J'oscille entre ses lèvres et son regard, puis ses lèvres à nouveau puis mes mains. Je ferme un moment les yeux et mon concentre sur le battement de mon coeur, tentant de le ralentir. Je prend de grande respiration au début courte et rapide devenant de plus en plus longue et constante. J'ouvre les yeux et le regarde à nouveau. Je n'arrivais pas à choisir les mots. Devais-je le remercier ? Devais-je chercher de plus ample réconfort, je n'avais aucune idée. Je reste assise au sol, adossé au mur. Je baisse les yeux et j'eus pour la première fois une gêne vis à vis mon corps. Mon chandail était déchiré et j'étais à découvert. Je croise mes bras contre ma poitrine en ramenant près de mon corps les lambeaux de tissus. Je tremblais toujours. Voix tremblante, je finis par lui répondre suite à un gros silence. « Comment rester calme... C'est presque impossible Llyw. » Ma voix était presque inaudible. Je m'entendais à peine, je n'imaginais pas pour lui. Du bout des doigts j'attrape la serviette et me la passe sur le visage la gardant un moment, comme si c'était une certaine source de réconfort. Je pris une grande respiration avant de la lui rendre. Cette fois je me sentis de plus en plus calme. Je pris la bouteille d'eau et fixai le contenu s'agitant vu mes tremblements constant. J'ouvre difficilement la bouteille et la porte à mes lèvres, mais j'étais incapable de boire. Je le regarde les yeux rond. Quoi ? Capacité ? « Nouvelle capacité ? Mutation ? Quoi? Mais... Non, c'est impossible, c'est que dans les livres ou les films ça. On est pas dans un livre, ni dans un film. C'est sûrement une hallucination. » Je faisais du déni, je pouvais bien halluciner ces détails, mais pas Llyw, il n'avait pas prit le sérum. Bras ramenant les morceaux de tissus de façon constant, le regard fuyard, incertain, je n'arrivais pas à rester fixe sur lui. Pour être honnête, je n'arrive pas à être totalement vraie avec lui, je n'arrive pas à montrer entièrement ma fragilité

Je ne pouvais pas lui en vouloir, il était tout aussi perdu que moi dans cette histoire et j'étais la seule à blâmer. Il était là ou il ne devait pas, mais étrangement, d'aussi loin que mon coeur peut se rendre, j'avais envie qu'il soit là. Il avait une certaine source d'apaisement et me passer de lui dans une situation comme celle-ci, je ne peux pas m'y faire. Je le regarde, je le fixe même, Il ne le sait pas, mais sa présence me calme en elle même. Je le vois retirer sa veste. C'est une attention à laquelle je ne suis pas habitué et j'en suis perturbée. Je prend d'une main tremblante sa veste et la glisse sur mes épaules et l'agrippe de chaque bras pour la resserrer contre moi. Je ferme les yeux et me recroqueville sur moi même. Je fais ce qu'il me dit, j'essaie de me calmer. Déjà qu'il me dit ce qu'était le sérum, ma mémoire me revint. Je poussai un soupire et enfouis mon visage entre mes bras. « Je suis vraiment stupide... J'ai vraiment fait n'importe quoi. Je connaissais très bien les effets... » Et dire que c'est un de ces effets qui m'a fait prendre ce même sérum. Je n'avais porté attention qu'à celui-là et non aux autres. Je devais mourir ce jour là et pourtant, je suis bel et bien en vie et j'ai cet homme devant moi, prêt à beaucoup pour me faire sentir mieux. Pour être stupide, j'ai gagné le prix nobel ! Je me concentre à nouveau sur se calme que je dois regagner. Je prends de grandes et profondes respirations. Je me concentre à nouveau sur sa voix, j'étais tellement concentré que j'en oubliais les mots prononcés. Tout ce qui importait, c'était le calme à reprendre. Je n'avais pas envie de lui faire du mal à nouveau. Après une ou deux minutes de silence entre nous deux, je lève les yeux et croise son regard. Un leur rouge s'allume tel un flash dans mon regard et disparait. Je sors ma main de la veste et l'agrippe par le collet le tirant vers moi. Je le pousse juste à mes côtés et retourne dans mon cocon avant de poser ma tête contre son torse en fermant les yeux. Je me concentrai sur la chaleur qu'il dégageait et le bâtement de son coeur. Faut dire que pour quelque chose d'apaisant, ce l'était. Je poussai un soupire allongé, signe que le calme revint finalement en moi. À ce moment j'ai compris que la seule chose pouvant me calmer, ou même me réconforté, était la présence de quelqu'un et sans le coeur grand de Llyw, je ne l'aurais jamais su. Je restai immobile de longues minutes, on aurait dit que j'étais prête à m'endormir. Il n'y avait rien d'assez puissant pour lui dire merci. Je devins tellement calme que je sentis les membres de mon corps m'abandonné. J'étais molle comme une feuille de papier. Instinctivement, je me lovai contre lui et je disparus dans les bras de Morphée.